

Dans la logique du Great Reset promu par le Forum économique mondial (WEF), la transition écologique ne se limite pas à des ajustements techniques. Elle implique une redéfinition complète des modes de consommation, particulièrement pour les classes moyennes. L’un des axes centraux de cette refonte repose sur la limitation — voire l’interdiction progressive — de l’accès à certains biens ou services jugés trop polluants. Derrière les appels à la sobriété se profile un modèle de société dans lequel l’usage privé et autonome de ces biens pourrait devenir une exception surveillée.

La notion de "forte empreinte écologique" recouvre plusieurs catégories de biens que le WEF considère comme incompatibles avec les objectifs de neutralité carbone d’ici 2050. Parmi eux :
• Les voitures thermiques individuelles, notamment les modèles puissants ou anciens, considérés comme trop polluants par rapport aux objectifs climatiques.
• Les voyages aériens fréquents, ciblés à travers des projets de quotas carbone personnels, voire de surtaxes en fonction de la fréquence ou de la distance parcourue.
• La viande rouge, particulièrement le bœuf, présentée comme fortement émettrice de CO2 et de méthane, et dont la consommation pourrait être limitée par des mécanismes de rationnement indirect (prix, réglementation, accès).
• Les biens électroniques à obsolescence rapide (smartphones, ordinateurs, électroménager), sur lesquels pourraient s’appliquer des restrictions de remplacement ou des exigences de traçabilité environnementale.

Ces limitations ne passeraient pas nécessairement par des interdictions frontales, mais par des dispositifs indirects :
• Mise en place de quotas carbone individuels, liés à une identité numérique, permettant de suivre et limiter l’empreinte environnementale de chaque citoyen.
• Fiscalité écologique progressive (taxes sur l’achat, la possession ou l’usage de certains biens).
• Encouragement de modèles alternatifs comme l’abonnement, la location partagée ou l’usage mutualisé, au détriment de la propriété individuelle.

L’objectif affiché est de "décarboner" les habitudes de consommation, mais ce processus s’opère sans véritable débat démocratique. Les normes sont établies par des institutions supranationales, des cabinets de conseil et des entités privées (fonds d’investissement, géants du numérique), sans ancrage citoyen.
La classe moyenne, pilier de la propriété, de la mobilité et de la consommation indépendante, se retrouve au centre de ce basculement : elle est celle qu’il faut transformer, discipliner, voire contraindre.

Derrière la volonté affichée de protéger la planète, la limitation des biens à forte empreinte écologique cache une transformation profonde de notre rapport à la liberté, à la propriété et à la consommation. Dans la société voulue par le Forum économique mondial, les choix personnels seraient subordonnés à des objectifs climatiques définis par des élites technocratiques. Si les enjeux environnementaux sont réels, leur traitement ne peut justifier une société du rationnement, pilotée par le haut, au détriment des libertés fondamentales. La transition écologique ne peut réussir que si elle repose sur l’adhésion libre, informée et souveraine des citoyens.