

Depuis la pandémie de Covid-19, le Forum économique mondial (WEF) s’est engagé dans l’élaboration d’un agenda sanitaire mondial centré sur l’anticipation, la prévention et la gestion centralisée des futures crises pandémiques. À travers ses partenariats avec l’OMS, la Fondation Gates, le Johns Hopkins Center for Health Security ou encore le Coalition for Epidemic Preparedness Innovations (CEPI), le WEF a contribué à définir un calendrier d’actions et de priorités allant bien au-delà de 2025. Ce programme suscite aujourd’hui de nombreuses interrogations quant à ses implications sur la souveraineté sanitaire des États.

L’année 2025 marque un tournant décisif pour le projet de traité pandémique soutenu par l’OMS et le WEF. Ce traité, en cours de négociation, vise à établir un cadre juridiquement contraignant pour la gestion des futures pandémies.
Parallèlement, le WEF pousse l’agenda du "Pandemic Accord", incluant la création de systèmes de surveillance biométrique, le développement de passeports sanitaires numériques interopérables, et l’intégration des réponses pandémiques dans les infrastructures numériques nationales.

Entre 2026 et 2028, plusieurs étapes sont prévues dans le cadre du programme "Preventing the Next Pandemic" piloté par des entités liées au WEF. Les objectifs incluent :
• La généralisation des bases de données sanitaires interconnectées
• L’adoption dans plusieurs pays pilotes de cartes d’identité sanitaires numériques
• Le renforcement des capacités des plateformes d’intelligence artificielle pour la détection précoce des pathogènes émergents
Le soutien de partenaires industriels comme Microsoft, Oracle ou Palantir, présents à Davos, illustre l’interconnexion croissante entre santé publique, cybersécurité et gouvernance algorithmique.

Dans le prolongement de l’Agenda 2030 de l’ONU, que le WEF soutient activement, les futures étapes visent à :
• Mettre en œuvre des normes internationales de réponse coordonnée aux pandémies
• Intégrer la santé dans la stratégie ESG des entreprises mondiales
• Codifier des mécanismes de suspension temporaire des libertés publiques en cas de crise déclarée par une autorité transnationale
Cette perspective fait du WEF un acteur normatif, bien au-delà du rôle de forum. Il s’agit désormais d’un centre de pilotage des "solutions globales", souvent hors de tout contrôle démocratique réel.

Le calendrier sanitaire défini ou soutenu par le Forum économique mondial entre 2025 et 2030 dessine un modèle de gouvernance préventive et centralisée des pandémies à venir. Sous couvert de préparation et de résilience, il s’agit en réalité d’un agenda normatif visant à institutionnaliser un pouvoir transnational sur les politiques sanitaires nationales. Ce projet, s’il n’est pas encadré par des garde-fous démocratiques et souverainistes, pourrait conduire à un affaiblissement durable des libertés publiques et à une dépendance accrue des États vis-à -vis de structures technocratiques et privées.