

Le Forum économique mondial (WEF), en tant que plateforme d’influence des élites politiques, économiques et technocratiques, propose une conception structurée du progrès, du développement et de la prospérité humaine. Sous couvert de "modernité inclusive", son approche repose sur l’intégration du numérique, de la finance verte et de la gouvernance multi-acteurs. Derrière les slogans consensuels, se dessine un projet idéologique globalisé où les valeurs traditionnelles, la souveraineté et la liberté individuelle sont progressivement marginalisées.

Le WEF inscrit la notion de progrès dans le cadre de la "quatrième révolution industrielle", concept central dans ses travaux. Il s’agit d’une transformation accélérée des sociétés par l’intelligence artificielle, les biotechnologies, l’automatisation, la réalité augmentée ou encore les monnaies numériques de banque centrale.
Ce progrès technologique, rarement remis en question, est présenté comme une fatalité à laquelle il convient de s’adapter. La question du sens, des limites éthiques ou des contre-pouvoirs n’est que marginalement abordée.

Le modèle de développement promu par le WEF s’aligne sur l’Agenda 2030 des Nations unies, articulé autour des objectifs dits de "développement durable" (ODD). Le forum en a fait un axe stratégique majeur, notamment via les politiques ESG (environnement, social, gouvernance) imposées aux entreprises.
Mais loin d’émanciper les peuples, ce développement durable se traduit par une standardisation réglementaire, un accroissement des contrôles numériques et une fiscalité environnementale souvent imposée d’en haut, sans légitimité populaire directe.

Dans l’univers du WEF, la prospérité humaine est mesurée par des indicateurs quantitatifs : croissance "inclusive", réduction des inégalités par redistribution algorithmique, accès numérique aux services publics, bancarisation globale.
L’individu est ainsi vu comme un agent économique rationnel à connecter aux flux mondiaux via des plateformes, des identifiants numériques, et des systèmes de crédit social écologique. L’élévation morale, culturelle ou spirituelle est totalement absente de cette vision.

Le WEF fait la promotion d’une prospérité désancrée des réalités nationales, où la gouvernance est fragmentée entre États, ONG, multinationales et consortiums d’experts.
Cette approche "multi-parties prenantes" marginalise les formes de légitimité démocratique classique au profit d’une gouvernance technique et dépolitisée, où les peuples ne sont plus sujets, mais objets des politiques publiques.

La conception du progrès portée par le Forum économique mondial repose sur un triptyque technologique, durable et mondialisé, piloté par les grandes entreprises et les élites institutionnelles. Derrière le langage policé de l’innovation et de l’inclusivité, se cache une vision instrumentale de l’être humain, réduit à une variable dans un système algorithmique global. Cette idéologie du progrès appelle à être confrontée à une autre conception : enracinée, libre, souveraine et profondément humaine.