

Le Forum économique mondial (WEF), à travers le Great Reset et l’Agenda 2030, propose un ensemble de réformes destinées à remodeler les économies, les sociétés et les modes de vie. Présentées comme des réponses aux grandes menaces du siècle — changement climatique, instabilité économique, crises sanitaires — ces politiques promettent durabilité, résilience et inclusion. Mais quel impact auront-elles concrètement sur les classes moyennes, pilier des sociétés occidentales modernes ? Si les orientations préconisées par Davos sont pleinement mises en œuvre, à quoi ressemblera leur niveau de vie d’ici 2030 ?

L’un des effets directs des politiques environnementales portées par le WEF est la montée des coûts de transition : taxation carbone, normes écologiques strictes, renchérissement de l’énergie et des transports, incitations à la "sobriété".
Pour les classes moyennes, cela se traduira par une hausse du coût de la vie dans de nombreux domaines : logement, mobilité, alimentation, équipements. Ces contraintes frapperont particulièrement les ménages qui vivent en périphérie urbaine ou dans des régions peu connectées, éloignées des centres de décision et des infrastructures modernes.

L’un des messages implicites de l’agenda 2030 porté par le WEF est la transition d’un modèle de propriété vers un modèle d’usage. Dans cette logique, la possession de logements, de véhicules ou d’outils de travail serait progressivement remplacée par des services partagés, sous abonnement.
Ce modèle, bien qu’optimisé en apparence, affaiblit l’autonomie patrimoniale des classes moyennes. La propriété — facteur clé de stabilité, de transmission et de liberté — deviendrait un privilège réservé aux élites financières et aux gestionnaires de plateformes.

La robotisation, le télétravail et la flexibilité sont au cœur du futur du travail promu par le WEF. Or, ces transformations menacent directement les fondements de l’emploi stable, socle de la sécurité des classes moyennes.
En 2030, le risque est de voir s’installer une économie duale : d’un côté, une élite hautement qualifiée, mobile et bien rémunérée ; de l’autre, une majorité soumise à des contrats courts, à des plateformes numériques et à une économie de services fragmentée.

L’identité numérique, les monnaies programmables et les indicateurs de comportements "responsables" constituent les piliers d’un nouveau système de gestion sociale.
Pour les classes moyennes, cela pourrait signifier une perte progressive de leur liberté de choix, remplacée par des incitations ou restrictions automatisées : crédits de mobilité verte, plafonds de consommation, bonus-malus sociaux. La citoyenneté deviendrait conditionnée à l’adhésion à un mode de vie standardisé.

Si les politiques prônées par le Forum économique mondial se généralisent d’ici 2030, les classes moyennes risquent de connaître un déclassement silencieux mais profond. Entre inflation réglementaire, perte de propriété, précarisation de l’emploi et encadrement numérique du quotidien, leur autonomie serait progressivement grignotée.
Ce n’est pas une pauvreté matérielle brutale qui les attend, mais une réduction structurelle de leurs marges de liberté et de leur rôle dans la vie démocratique. Il est donc essentiel de replacer la souveraineté des citoyens au cœur des grandes transitions, et de refuser toute transformation systémique qui ne soit pas ancrée dans la délibération populaire.