

Sous lâimpulsion du Forum Ă©conomique mondial (WEF) et de ses partenaires, lâindustrie de la mode est en passe de connaĂźtre une transformation radicale. Dans le cadre de lâagenda du Great Reset 2030 et des Objectifs de dĂ©veloppement durable, le secteur vestimentaire est ciblĂ© comme polluant, gaspilleur et incompatible avec une sociĂ©tĂ© « durable et Ă©quitable ».
DerriĂšre les discours sur lâĂ©cologie et lâĂ©thique, se profile une volontĂ© de standardisation vestimentaire, de dĂ©croissance textile contrĂŽlĂ©e et de rĂ©duction des choix individuels, au nom dâune mode plus responsable mais Ă©galement plus uniformisĂ©e. Une fois encore, sous couvert de progrĂšs, câest une vision comportementale et centralisĂ©e de la consommation qui Ă©merge, oĂč les prĂ©fĂ©rences personnelles sont subordonnĂ©es aux normes globales dictĂ©es dâen haut.

Le WEF critique depuis plusieurs annĂ©es le modĂšle de la fast fashion, jugĂ© incompatible avec les impĂ©ratifs climatiques. Si les dĂ©rives environnementales de ce modĂšle sont rĂ©elles, la solution proposĂ©e nâest pas une rĂ©forme Ă©quilibrĂ©e, mais une restriction drastique de la consommation textile au travers de quotas, de crĂ©dits carbone, ou de normes environnementales qui excluent progressivement les petits producteurs.
Lâobjectif affichĂ© : une garde-robe minimaliste, standardisĂ©e, produite localement ou recyclĂ©e, avec une forte traçabilitĂ©. Lâinitiative "The Future of Consumption" du WEF recommande mĂȘme un plafonnement du nombre de vĂȘtements neufs achetĂ©s par an, avec un suivi via des plateformes numĂ©riques interconnectĂ©es.

Le concept de mode circulaire, soutenu par des multinationales du textile comme H&M Group ou Nike via le WEF, vise Ă crĂ©er un systĂšme fermĂ© oĂč chaque vĂȘtement est recyclĂ©, rĂ©utilisĂ© ou rĂ©intĂ©grĂ© dans une chaĂźne de production durable. En apparence vertueux, ce systĂšme sâaccompagne de la mise en place dâune identitĂ© numĂ©rique du vĂȘtement, enregistrĂ©e via des puces RFID ou des QR codes.
Ce dispositif permettrait de contrĂŽler le cycle de vie de chaque article, son origine, sa durĂ©e dâusage et sa destination. Ă terme, il faciliterait la restriction dâachat automatisĂ©e selon les quotas environnementaux ou les critĂšres ESG de lâindividu, dans une logique de gestion comportementale dĂ©jĂ Ă lâĆuvre dans dâautres domaines.

Les lignes directrices du Great Reset ne visent pas seulement Ă rendre la mode plus Ă©cologique : elles tendent vers une normalisation esthĂ©tique et fonctionnelle des vĂȘtements. DĂ©jĂ , plusieurs entreprises associĂ©es au WEF expĂ©rimentent des collections dites « neutres », « intemporelles » ou « unisexes », rĂ©duisant la diversitĂ© des styles Ă une poignĂ©e de standards utilitaires.
Lâexpression individuelle, la crĂ©ativitĂ© culturelle ou la distinction sociale sont vues comme des obstacles Ă lâĂ©galitĂ© et Ă la durabilitĂ©. Ce glissement vers une mode uniforme, rĂ©gulĂ©e et tracĂ©e reflĂšte la volontĂ© plus large dâun encadrement comportemental oĂč lâhabillement devient une variable rĂ©gulĂ©e par algorithme.

Dans ses rapports et sommets, le WEF promeut une vision oĂč les vĂȘtements ne sont plus choisis, mais attribuĂ©s selon des critĂšres dâefficience et de durabilitĂ©. Ce modĂšle est prĂ©sentĂ© comme inĂ©vitable face Ă lâurgence climatique et aux limites planĂ©taires. Le citoyen de demain nâaura pas besoin de possĂ©der des vĂȘtements, mais pourra en louer, partager ou recevoir en fonction de ses besoins essentiels.
Cette orientation prĂ©figure un systĂšme de crĂ©dit textile personnalisĂ©, intĂ©grĂ© Ă un portefeuille numĂ©rique global, oĂč lâaccĂšs Ă certains types de vĂȘtements pourrait ĂȘtre limitĂ© selon son profil carbone ou social. Le vĂȘtement devient alors un outil de distinction entre citoyens conformes et non-conformes aux normes du nouvel ordre Ă©cologique.

Le discours officiel du Great Reset sur la mode durable masque une transformation plus profonde : la mise sous contrĂŽle algorithmique des comportements vestimentaires. Ce nâest pas lâĂ©cologie qui est en cause, mais son instrumentalisation au service dâune sociĂ©tĂ© de la conformitĂ© imposĂ©e, oĂč les choix personnels sont rĂ©orientĂ©s, surveillĂ©s, puis restreints.
Lâhabillement, Ă©lĂ©ment fondamental de lâidentitĂ© individuelle et culturelle, ne saurait devenir un simple paramĂštre de gestion climatique. DĂ©fendre la libertĂ© de se vĂȘtir, câest aussi dĂ©fendre le pluralisme, la souverainetĂ© culturelle et le droit de rĂ©sister aux standards technocratiques du monde de demain.
Car une sociĂ©tĂ© oĂč mĂȘme les vĂȘtements sont programmĂ©s, est une sociĂ©tĂ© oĂč plus rien nâĂ©chappe Ă la logique du contrĂŽle.