

Sous couvert dâune meilleure coordination mondiale en cas de crise sanitaire, lâOrganisation mondiale de la santĂ© (OMS), avec le soutien actif de puissances influentes et dâinstances mondialistes comme le Forum Ă©conomique mondial (WEF), pousse pour lâadoption dâun traitĂ© international sur les pandĂ©mies. PrĂ©sentĂ© comme un outil de prĂ©vention et de solidaritĂ©, ce projet inquiĂšte de nombreux observateurs pour les risques quâil fait peser sur la souverainetĂ© nationale, la transparence dĂ©mocratique et le pluralisme scientifique.
Ce traitĂ©, en gestation depuis 2021 et en nĂ©gociation officielle au sein de l'AssemblĂ©e mondiale de la santĂ©, accorderait Ă lâOMS un rĂŽle centralisĂ© de pilotage en cas dâurgence sanitaire, avec des effets juridiques contraignants pour les Ătats signataires. Loin dâĂȘtre un simple mĂ©canisme de coopĂ©ration, ce projet sâinscrit dans une dynamique plus large de gouvernance globale impulsĂ©e par une constellation dâacteurs publics et privĂ©s.

La proposition de traitĂ© vise Ă renforcer la capacitĂ© de lâOMS Ă agir rapidement lors de futures pandĂ©mies. Mais cette accĂ©lĂ©ration sâaccompagne dâune centralisation inĂ©dite du pouvoir. Le texte en discussion prĂ©voit, entre autres, que lâOMS puisse dĂ©clarer une urgence sanitaire internationale et recommander â voire imposer â des mesures contraignantes aux Ătats : restrictions de dĂ©placement, gestion des vaccins, partage des donnĂ©es, censure des « fausses informations », coordination logistique...
Or, confier un tel pouvoir Ă une organisation dont la gouvernance est sujette Ă critiques revient Ă dĂ©lĂ©guer des compĂ©tences rĂ©galiennes (police sanitaire, politiques de santĂ©, libertĂ©s fondamentales) Ă un acteur externe, largement influencĂ© par des intĂ©rĂȘts non Ă©lus.

Ce traitĂ© ne peut ĂȘtre compris sans lâinfluence croissante du Forum Ă©conomique mondial, dont le partenariat stratĂ©gique avec lâOMS remonte Ă 2020. En rĂ©unissant gouvernements, entreprises pharmaceutiques, ONG et think tanks mondialistes, le WEF promeut une vision centralisĂ©e de la gestion sanitaire mondiale.
Des programmes comme le Global Health Security Agenda, les initiatives de GAVI ou de la Fondation Bill & Melinda Gates, tous partenaires clĂ©s de lâOMS, dĂ©montrent comment des acteurs privĂ©s influencent les normes et orientations de la santĂ© publique Ă lâĂ©chelle mondiale, au mĂ©pris parfois des prioritĂ©s locales et des choix dĂ©mocratiques nationaux.

La ratification dâun traitĂ© contraignant rĂ©duirait considĂ©rablement la marge de manĆuvre des Ătats en cas de crise. Or, la crise du Covid-19 a dĂ©montrĂ© Ă quel point les contextes nationaux peuvent diffĂ©rer â quâil sâagisse des capacitĂ©s hospitaliĂšres, des approches scientifiques ou de la tolĂ©rance sociale aux mesures restrictives.
Centraliser les dĂ©cisions Ă GenĂšve reviendrait Ă uniformiser des rĂ©ponses complexes Ă des rĂ©alitĂ©s trĂšs hĂ©tĂ©rogĂšnes. De plus, lâOMS nâest pas une institution dĂ©mocratique dans son fonctionnement : les mĂ©canismes de reddition de comptes y sont faibles, et son financement est majoritairement privĂ© et conditionnĂ©, notamment par des fondations ou des Ătats aux agendas spĂ©cifiques.

Lâun des aspects les plus prĂ©occupants du traitĂ© rĂ©side dans la possibilitĂ© de confier Ă lâOMS le pouvoir de dĂ©terminer ce qui constitue une « dĂ©sinformation mĂ©dicale » et de recommander des censures coordonnĂ©es sur les plateformes numĂ©riques. Ce glissement vers une technocratie sanitaire mondiale pose la question du respect de la libertĂ© dâexpression, de la pluralitĂ© scientifique et du dĂ©bat public.
De nombreux experts, juristes et parlementaires europĂ©ens ont exprimĂ© leurs rĂ©serves. Le professeur Christian Perronne, par exemple, Ă©voque un « coup dâĂtat sanitaire doux », tandis que dâanciens responsables de santĂ© publique alertent sur lâirresponsabilitĂ© juridique de lâOMS et lâabsence de contrĂŽle dĂ©mocratique.

DerriĂšre le vernis de la solidaritĂ© sanitaire se profile une architecture de contrĂŽle mondial qui menace lâĂ©quilibre entre sĂ©curitĂ© collective et souverainetĂ© nationale. La santĂ© ne peut ĂȘtre dissociĂ©e des droits fondamentaux ni des institutions dĂ©mocratiques qui les garantissent.
Le futur traitĂ© sur les pandĂ©mies, tel quâenvisagĂ©, pose des questions cruciales : qui dĂ©cide en cas de crise ? Selon quels critĂšres ? Et au nom de quels intĂ©rĂȘts ? PlutĂŽt que de renforcer un pouvoir technocratique globalisĂ©, il est temps de rĂ©affirmer la nĂ©cessitĂ© dâune gouvernance ancrĂ©e dans les peuples, leurs choix politiques et leur droit Ă lâautodĂ©termination.
Ce dĂ©bat ne concerne pas seulement les Ă©pidĂ©miologistes : il engage lâavenir de nos dĂ©mocraties.