

Le concept de "ville intelligente" ou smart city, largement promu par le Forum économique mondial (WEF), s’inscrit dans l’agenda plus large du Great Reset et de la transition numérique globale. Ces zones urbaines, ultra-connectées, densifiées et pilotées par les données, sont présentées comme des modèles d’efficacité énergétique, de durabilité environnementale et de résilience post-crise. Mais derrière cette vision séduisante se cachent des logiques de centralisation, de contrôle des mobilités et de marginalisation des espaces ruraux, qui remettent en cause le principe même de liberté résidentielle.

Les smart cities reposent sur l’interconnexion de tous les services urbains — transport, énergie, sécurité, logement — via l’infrastructure numérique.
Elles intègrent :
• Des capteurs pour mesurer en temps réel les comportements et les flux
• Des plateformes centralisées pour gérer la mobilité, les consommations, les interventions publiques
• Des systèmes de "crédit social urbain", visant à récompenser les citoyens "responsables"
• Des partenariats public-privé où les géants de la tech fournissent les outils… et conservent les données

Dans le cadre des objectifs climatiques 2030, le WEF promeut la réduction des émissions liées aux transports individuels et la concentration des populations dans des zones urbaines compactes.
Cela pourrait impliquer :
• La limitation des déplacements au-delà d’un périmètre défini par des quotas carbone ou des dispositifs numériques
• Une fiscalité pénalisant la vie en zone rurale ou l’habitat individuel dispersé
• La suppression progressive des services publics hors zones densifiées (écoles, postes, hôpitaux)
• Une interdiction ou restriction des véhicules privés au sein des "quartiers à 15 minutes"

Les smart cities sont aussi des laboratoires de gouvernance algorithmique :
• Les comportements sont enregistrés via les caméras intelligentes, capteurs d’activité, badges d’accès ou smartphones
• La participation à la vie urbaine devient conditionnée : pas de données, pas de services
• Les données sont croisées avec les identités numériques, les scores ESG ou les paiements MNBC
Le citadin devient un "utilisateur urbain", noté, évalué et modélisé en temps réel.

Ce modèle urbain hyperconnecté marginalise les formes de vie rurales :
• Les aides et subventions sont réorientées vers les zones urbaines "smart"
• Le mode de vie rural est associé à un "retard écologique" ou une "inefficacité structurelle"
• L’accès aux infrastructures numériques y est plus faible, ce qui renforce la dépendance aux villes
À terme, cette orientation peut créer une société à deux vitesses : technocentrée et dense d’un côté, délaissée et déconnectée de l’autre.

La promotion des villes intelligentes densifiées par le Forum économique mondial ne se limite pas à une modernisation urbaine. Elle traduit une volonté plus profonde de contrôler les flux humains, de normer les comportements et de concentrer les populations dans des espaces pilotables par algorithme. Ce projet, s’il n’est pas contesté, pourrait réduire la liberté de choisir son lieu de vie, son mode de transport et son rythme d’existence. Entre efficacité technologique et liberté humaine, il est urgent de poser les limites d’une urbanisation dictée d’en haut.