

Le Great Reset, initiative phare lancĂ©e par le Forum Ă©conomique mondial (WEF) en 2020, est prĂ©sentĂ© par ses promoteurs comme une occasion historique de "reconstruire en mieux" aprĂšs la crise du Covid-19. Loin de lâimage technocratique parfois associĂ©e Ă ce projet, ses partisans mettent en avant de nombreux bĂ©nĂ©fices potentiels pour lâhumanitĂ© : durabilitĂ© environnementale, inclusion sociale, rĂ©silience Ă©conomique et innovation technologique. Mais que recouvrent rĂ©ellement ces promesses ? Et dans quelle mesure servent-elles Ă lĂ©gitimer un projet de transformation globale pilotĂ© par une Ă©lite Ă©conomique ?

Le WEF affirme que le Great Reset permettra dâaccĂ©lĂ©rer la transition vers une Ă©conomie verte. Il promeut un abandon progressif des Ă©nergies fossiles, le dĂ©veloppement des Ă©nergies renouvelables, lâĂ©conomie circulaire, et des investissements alignĂ©s avec les critĂšres ESG.
Selon ses dĂ©fenseurs, cette transition Ă©cologique gĂ©nĂ©rera de nouveaux emplois, rĂ©duira les risques climatiques et amĂ©liorera la santĂ© publique. Le Reset serait ainsi un vecteur dâinnovation propre et de prospĂ©ritĂ© durable.

Autre bĂ©nĂ©fice mis en avant : une refonte du contrat social pour corriger les inĂ©galitĂ©s gĂ©nĂ©rĂ©es par le capitalisme nĂ©olibĂ©ral. Les promoteurs du Great Reset appellent Ă une meilleure redistribution des richesses, Ă lâaccĂšs universel Ă lâĂ©ducation et Ă la santĂ©, ainsi quâĂ lâĂ©galitĂ© des genres.
Ils prĂŽnent Ă©galement lâinclusion des populations marginalisĂ©es dans la gouvernance Ă©conomique, Ă travers des mĂ©canismes multipartites et des indicateurs de performance sociale. Cette approche cherche Ă intĂ©grer la justice sociale dans les logiques de marchĂ©, en faisant des entreprises les moteurs dâun progrĂšs Ă©thique.

Le WEF prĂ©sente aussi la numĂ©risation accĂ©lĂ©rĂ©e comme une opportunitĂ© de moderniser les systĂšmes Ă©ducatifs, de santĂ© et dâadministration publique. Lâintelligence artificielle, la blockchain, la 5G et lâidentitĂ© numĂ©rique sont Ă©voquĂ©es comme leviers dâefficacitĂ©, de transparence et dâaccessibilitĂ©.
Dans cette vision, les technologies permettent de mieux anticiper les crises, de fluidifier les Ă©changes mondiaux et dâĂ©largir les opportunitĂ©s Ă©conomiques, notamment dans les pays en dĂ©veloppement.

La pandĂ©mie a rĂ©vĂ©lĂ© les fragilitĂ©s du systĂšme Ă©conomique mondial. Le Great Reset entend y rĂ©pondre en renforçant les chaĂźnes dâapprovisionnement, en diversifiant les modĂšles de production, et en incitant les Ătats Ă coopĂ©rer autour dâun agenda commun.
Le WEF affirme que cette nouvelle approche renforcerait la stabilité des marchés, limiterait les futures crises systémiques et garantirait une croissance plus robuste et plus agile.

Les bĂ©nĂ©fices mis en avant par les promoteurs du Great Reset reflĂštent une volontĂ© de rendre le capitalisme plus durable, plus juste et plus technologique. Toutefois, ces promesses sĂ©duisantes doivent ĂȘtre examinĂ©es Ă lâaune des structures de pouvoir qui les portent.
Car si les objectifs affichĂ©s semblent louables, ils sont promus par des acteurs non Ă©lus, souvent liĂ©s aux intĂ©rĂȘts Ă©conomiques quâils prĂ©tendent transformer. Ce dĂ©calage soulĂšve une question essentielle : ces bĂ©nĂ©fices serviront-ils rĂ©ellement les populations, ou masqueront-ils une concentration accrue du pouvoir entre les mains dâune Ă©lite mondialisĂ©e ?