

Durant la pandémie de Covid-19, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) s’est retrouvée au cœur de la réponse sanitaire internationale. Moins visible mais tout aussi influent, le Forum économique mondial (WEF) a mobilisé ses réseaux d’influence pour promouvoir une gouvernance globale de la santé. Derrière les discours officiels, une collaboration étroite s’est opérée entre les deux structures, dans une logique de coordination, mais aussi de consolidation d’un modèle technocratique piloté par les élites globales.

L’OMS et le WEF partagent une vision commune : celle d’une gestion centralisée et transnationale des crises sanitaires. Dès 2020, le WEF a soutenu les efforts de l’OMS, en relayant ses directives et en appelant à un renforcement des pouvoirs de l’organisation onusienne.
Cette convergence s’est traduite par une multiplication des initiatives communes, des conférences conjointes et des tribunes appelant à une "meilleure préparation mondiale". Le langage de la "résilience sanitaire" et de la "réponse coordonnée" a été uniformément promu, excluant les approches critiques ou décentralisées.

Le WEF a joué un rôle clé dans le soutien à des initiatives comme COVAX, la GAVI Alliance ou le Global Health Security Consortium, toutes en lien étroit avec l’OMS. Ces structures visent à assurer un accès mondial aux vaccins, mais elles fonctionnent aussi comme des plateformes de contrôle logistique, scientifique et politique.
En soutenant ces dispositifs, le Forum économique mondial a favorisé une réponse standardisée aux enjeux sanitaires, pilotée depuis le sommet par des experts, des industriels et des fondations privées — au détriment des spécificités locales, de la souveraineté sanitaire des États et de la diversité des approches thérapeutiques.

La collaboration entre l’OMS et le WEF s’est aussi prolongée sur le terrain normatif. Ensemble, ils promeuvent la mise en place de passeports sanitaires numériques, le renforcement des systèmes de surveillance épidémiologique, et l’intégration de la santé dans les priorités de la "quatrième révolution industrielle".
Ces propositions sont régulièrement discutées dans les sessions de Davos et reprises dans les résolutions de l’OMS. En toile de fond, on observe une volonté de transférer les leviers de décision sanitaire vers des entités supra-étatiques, technocratiques et souvent financées par des intérêts privés.

Durant la pandémie de Covid-19, la coopération entre le Forum économique mondial et l’Organisation mondiale de la santé a illustré un glissement vers une gouvernance sanitaire globalisée, orientée par des logiques technocratiques et financiarisées. Loin de se limiter à une aide logistique, le WEF a contribué à façonner un modèle de gestion des crises où la voix des États-nations et des populations est reléguée au second plan. Cette alliance stratégique appelle une vigilance accrue sur l’avenir de la souveraineté sanitaire et des libertés fondamentales.