

Inspiré du modèle chinois, le principe de notation sociale ou écologique commence à faire son chemin dans les cercles influents du Forum économique mondial (WEF) et de ses partenaires. L’idée ? Attribuer une note à chaque individu ou entreprise selon ses comportements, ses achats, ses déplacements ou ses opinions, afin de conditionner l’accès à certains services, avantages ou droits. Présentée sous l’angle de la responsabilité environnementale ou de la bonne citoyenneté, cette logique algorithmique pourrait rapidement devenir un outil de contrôle social globalisé.

Traditionnellement, le "crédit" désigne une évaluation financière : solvabilité, stabilité, capacité à rembourser. Dans le système de notation sociale, il devient multidimensionnel :
• Fréquence et type de consommation (produits locaux vs importés, bio vs transformés)
• Usage de la mobilité (transports en commun vs voiture individuelle, kilomètres parcourus)
• Engagement civique (participation à des campagnes sanitaires, signalements d’incivilités)
• Présence sur les réseaux sociaux et tonalité des contenus partagés
Chaque donnée comportementale alimente un score susceptible d’influencer votre accès au crédit, au logement, à l’emploi ou aux aides sociales.

Sous prétexte de lutte contre le changement climatique, les scores ESG citoyens (environnementaux, sociaux et de gouvernance) sont testés dans plusieurs régions pilotes. Ils permettraient, selon leurs promoteurs :
• D’accorder des avantages fiscaux ou bonus numériques aux "bons comportements" (réduction des déchets, mobilité douce, sobriété énergétique)
• De pénaliser les "mauvais choix" (surconsommation, émissions carbone élevées, gaspillage) par des malus automatiques ou restrictions d’accès
• D’encadrer les "profils à risque" dans des dispositifs d’accompagnement, voire de surveillance renforcée

Ces systèmes reposent sur des algorithmes propriétaires développés par des géants du numérique, en lien avec des institutions financières ou publiques.
• Le citoyen n’a aucune visibilité sur les critères, ni recours en cas d’erreur ou d’arbitraire.
• La notation devient une norme tacite, favorisant la conformité sociale automatisée.
• L’État peut déléguer à ces plateformes une partie de sa fonction régalienne, sans cadre démocratique clair.

Derrière l’apparente bienveillance du système se cache une mécanique de contrôle :
• Auto-censure des comportements ou des opinions pour éviter une baisse de note
• Intériorisation de normes imposées par des entités non élues
• Exclusion discrète mais réelle de ceux qui dévient du "profil idéal"
La société devient un marché noté, chaque individu un produit mesuré, modélisé, récompensé ou puni.

L’intégration des comportements individuels dans des systèmes de notation sociale ou écologique représente l’un des basculements les plus inquiétants du projet porté par le WEF et ses alliés. Sous prétexte de durabilité ou de vertu civique, c’est un nouvel ordre disciplinaire qui se met en place, fondé non sur la loi, mais sur l’algorithme. Cette société de la conformité notée n’est pas une utopie verte, mais une dystopie douce où chacun est jugé à chaque instant. Il est encore temps d’en refuser les fondements — au nom de la liberté, de la souveraineté et de la dignité humaine.