

Dans l’écosystème idéologique du Forum économique mondial (WEF) et de l’agenda 2030, l’idée de possession individuelle est progressivement remplacée par celle d’usage partagé ou de mutualisation des biens. Présentée comme une réponse écologique et économique aux défis du siècle, cette orientation repose sur un modèle où l’on n’achète plus, on loue ou on partage. Si cette approche peut sembler rationnelle dans certains contextes, elle entraîne aussi un affaiblissement profond de la souveraineté personnelle et de la liberté d’usage, en particulier pour les classes moyennes.

L’incitation à la mutualisation des biens concerne un large spectre de la vie quotidienne :
• Voiture individuelle : remplacée par des flottes partagées, du covoiturage algorithmique, ou des abonnements à des services de mobilité intégrée.
• Logement : développement de "colivings" avec espaces communs, cuisines partagées, ou limitation de l’habitat individuel sous couvert de sobriété foncière.
• Outils, machines, électroménagers : relégués à des centres de prêt ou des abonnements à des services de location à la demande.
L’usage devient temporaire, contractuel, indexé à des plateformes. La disponibilité n’est jamais garantie.

La gestion de cette mutualisation passe par des infrastructures numériques centralisées :
• Applications de réservation et de paiement en temps réel
• Scoring utilisateur basé sur la ponctualité, l’entretien du bien, les retours d’usage
• Possibilité de suspension ou de blocage d’accès en cas de "mauvais comportement"
• Collecte massive de données personnelles pour affiner l’allocation algorithmique
L’accès devient conditionné, et la propriété… virtuellement abolie.

Le modèle partagé peut convenir ponctuellement. Mais à grande échelle, il génère :
• Une perte d’autonomie immédiate (plus de voiture à soi, dépendance aux horaires et disponibilités)
• Une fragilité organisationnelle (besoin d’autorisation, de validation, d’intermédiation technique pour tout usage)
• Une privation d’intimité ou de continuité personnelle dans l’usage d’un espace ou d’un outil
• Une mise en précarité fonctionnelle en cas de panne de réseau, de refus d’accès ou de fermeture de service

Derrière la promesse de partage solidaire, on retrouve :
• Les grandes plateformes numériques qui prélèvent une commission sur chaque interaction
• Les gestionnaires de flotte ou de résidences partagées, souvent liés à des fonds d’investissement
• Les collectivités territoriales incitées à imposer ces modèles via les plans climat ou les zonages
Ce n’est pas la communauté qui possède, mais une structure centralisée qui régule l’usage.

La mutualisation des biens, lorsqu’elle est choisie librement, peut offrir des solutions pratiques. Mais lorsqu’elle devient la norme imposée par les logiques environnementales du WEF ou les impératifs de "sobriété numérique", elle mutile une dimension essentielle de la liberté : la capacité de décider, d’agir et de posséder en toute autonomie. À travers cette transition douce mais structurée, c’est une société de la dépendance technologique et du contrôle diffus qui se dessine. Défendre la propriété personnelle, c’est défendre le droit fondamental à l’usage libre de ce que l’on acquiert, sans intermédiation permanente.