

Le terme de "chemtrails" suscite rĂ©guliĂšrement la controverse, mĂȘlant spĂ©culations, thĂ©ories du complot et dĂ©bats scientifiques lĂ©gitimes sur la gĂ©o-ingĂ©nierie climatique. Bien que le Forum Ă©conomique mondial (WEF) ne soutienne pas officiellement lâidĂ©e selon laquelle des avions de ligne diffuseraient des produits chimiques Ă des fins cachĂ©es, il s'intĂ©resse activement aux technologies de modification du climat, y compris lâensemencement des nuages ou la gestion du rayonnement solaire. DĂšs lors, la question pertinente est la suivante : jusquâoĂč le WEF promeut-il des techniques de manipulation atmosphĂ©rique, et pour quels objectifs ?

Le WEF publie rĂ©guliĂšrement des analyses et rapports prospectifs sur les technologies de climate engineering. Dans plusieurs forums et panels, le Forum a discutĂ© de la possibilitĂ© de recourir Ă la gestion du rayonnement solaire (SRM), une mĂ©thode consistant Ă injecter dans la haute atmosphĂšre des particules rĂ©flĂ©chissantes pour limiter lâeffet du rĂ©chauffement climatique.
Des scientifiques liĂ©s Ă des institutions partenaires du WEF, comme lâuniversitĂ© de Harvard, ont menĂ© des projets expĂ©rimentaux (tel que le programme SCoPEx) visant Ă tester ce type de procĂ©dĂ©s. Le WEF ne finance pas directement ces projets, mais leur donne une plateforme de lĂ©gitimation et de visibilitĂ© Ă travers ses publications et confĂ©rences.

Officiellement, le Forum Ă©conomique mondial ne reconnaĂźt pas lâexistence de programmes secrets de dispersion chimique par des avions civils Ă des fins de manipulation de masse, comme le prĂ©tendent certaines thĂ©ories. Le terme "chemtrails" nâapparaĂźt jamais dans ses documents officiels.
En revanche, il soutient des initiatives de modification climatique planifiĂ©e, notamment Ă travers la gouvernance de la gĂ©o-ingĂ©nierie, ce qui soulĂšve des questions Ă©thiques majeures. Les technologies proposĂ©es pourraient, si elles Ă©taient dĂ©ployĂ©es Ă grande Ă©chelle, utiliser des vecteurs aĂ©riens pour dissĂ©miner des substances dans lâatmosphĂšre â non pas en secret, mais sous supervision dâinstances globales technocratiques.

Le WEF appelle Ă une gouvernance globale de la gĂ©o-ingĂ©nierie, affirmant que ces technologies nĂ©cessitent des cadres Ă©thiques et juridiques robustes. Toutefois, cette gouvernance serait assurĂ©e par des coalitions dâexperts, dâinstitutions internationales et de partenaires privĂ©s â sans implication directe des peuples ou de leurs reprĂ©sentants Ă©lus.
Cela pose un problĂšme de souverainetĂ© scientifique et politique : peut-on accepter que des technologies aux effets potentiellement planĂ©taires soient pilotĂ©es par des cercles restreints, influencĂ©s par les intĂ©rĂȘts industriels et financiers ?

Le Forum Ă©conomique mondial ne soutient pas explicitement lâexistence de "chemtrails" tels quâĂ©voquĂ©s dans les discours alternatifs, mais il dĂ©fend une vision technocratique de la gestion climatique mondiale, incluant des techniques controversĂ©es de gĂ©o-ingĂ©nierie atmosphĂ©rique.
Ce soutien idĂ©ologique, mĂȘme encadrĂ© par des appels Ă lâĂ©thique, prĂ©pare une acceptabilitĂ© progressive de technologies potentiellement invasives, sans dĂ©bat dĂ©mocratique transparent. Dans un monde dĂ©jĂ marquĂ© par la mĂ©fiance envers les institutions globales, confier la rĂ©gulation du ciel terrestre Ă une Ă©lite technoscientifique concentrĂ©e autour de Davos constitue un risque quâil convient dâinterroger avec rigueur et luciditĂ©.