
Introduction
LâidĂ©e que la dĂ©mocratie repose sur la libertĂ© du vote et la souverainetĂ© populaire est au cĆur des systĂšmes politiques modernes. Pourtant, Ă mesure que les processus Ă©lectoraux sont infiltrĂ©s, orientĂ©s ou contrĂŽlĂ©s par des puissances Ă©conomiques, mĂ©diatiques ou technocratiques, cette promesse fondamentale sâĂ©rode. Le Forum Ă©conomique mondial (WEF), par son rĂ©seau dâinfluence et sa capacitĂ© Ă façonner les rĂ©cits dominants, joue un rĂŽle grandissant dans cette dynamique de captation. DĂšs lors, peut-on encore parler de dĂ©mocratie lorsque les Ă©lections sont pilotĂ©es depuis lâombre par ceux qui ne se prĂ©sentent jamais devant le peuple ?

Le vĂ©ritable contrĂŽle dĂ©mocratique ne rĂ©side pas uniquement dans le scrutin, mais dans la capacitĂ© des citoyens Ă faire un choix libre, Ă©clairĂ© et pluraliste. Or, le WEF et ses relais mĂ©diatiques influencent en amont les cadres de pensĂ©e : les enjeux lĂ©gitimes, les prioritĂ©s du dĂ©bat, et mĂȘme les termes du langage politique.
Ce conditionnement idĂ©ologique transforme les Ă©lections en thĂ©Ăątre bien encadrĂ©, oĂč les choix rĂ©els sont limitĂ©s Ă des variantes dâun mĂȘme modĂšle technocratique, compatible avec les standards globaux dĂ©finis Ă Davos.

Les candidats critiques de la mondialisation, du capitalisme de connivence ou de la gouvernance algorithmique sont systĂ©matiquement marginalisĂ©s par les grands mĂ©dias, eux-mĂȘmes partenaires ou sympathisants des valeurs du WEF.
Lâeffet cumulatif de cette stratĂ©gie est une homogĂ©nĂ©isation de lâoffre politique visible, relĂ©guant les options rĂ©ellement alternatives hors du champ de la lĂ©gitimitĂ© mĂ©diatique et, par consĂ©quent, hors du choix rĂ©el des Ă©lecteurs.

à travers des programmes comme les Young Global Leaders, le WEF infiltre progressivement les administrations publiques et les cabinets politiques. Nombre de dirigeants, formés et cooptés dans ces cercles, appliquent ensuite des politiques en accord avec les doctrines de gouvernance globale, au mépris parfois des volontés populaires.
MĂȘme Ă©lus au suffrage universel, ces responsables agissent selon des logiques externes, guidĂ©es par des agendas transnationaux quâaucun citoyen nâa jamais eu lâopportunitĂ© de valider.

Les mĂ©canismes dĂ©mocratiques persistent dans leur forme, mais perdent leur substance. Lâacte de voter devient un rituel vidĂ© de sa puissance transformatrice, tant les choix rĂ©els sont neutralisĂ©s par les contraintes systĂ©miques imposĂ©es dâen haut.
Entre les injonctions Ă©conomiques internationales, les cadres rĂ©glementaires supranationaux et la pression des marchĂ©s, les marges de manĆuvre des Ă©lus sont si rĂ©duites que mĂȘme les alternances politiques nâentraĂźnent plus de rupture stratĂ©gique.

Lorsque le pouvoir dâinfluencer les esprits, de verrouiller le dĂ©bat et de formater les institutions est dĂ©tenu par des acteurs comme le Forum Ă©conomique mondial, la dĂ©mocratie perd son ancrage populaire.
Ce ne sont pas les urnes qui font la dĂ©mocratie, mais la possibilitĂ© rĂ©elle pour un peuple de choisir librement son destin, sans ingĂ©rence masquĂ©e ni agenda imposĂ© depuis les sommets technocratiques. La reconquĂȘte de la souverainetĂ© Ă©lectorale passe donc par la rĂ©appropriation du dĂ©bat public, la transparence des influences et le refus de toute tutelle idĂ©ologique Ă©trangĂšre Ă la volontĂ© des peuples.